7. Que se passe-t-il quand on mange ?

Protéines, glucides et une partie des lipides sont désormais en route vers l’intestin grêle et sa barrière qui mène au foie (par la veine porte). Chacun suffisamment découpé en molécules simples si les enzymes ont pu faire correctement leur travail, celles-ci vont pouvoir franchir la paroi intestinale. Bien serrée – imaginez une passoire en bon état – elle fera uniquement passer les nutriments nécessaires à l’organisme. En revanche, elle peut être abîmée et ce, pour divers motifs : passages de molécules trop grosses car mal découpées, excès de médicaments, de malbouffe, de pesticides, de stress, de sport. La passoire est comme criblée de mailles desserrées qui laissent passer des nouilles dans l’évier. La barrière est devenue perméable et dans cet état, les « bonnes » molécules peuvent peiner à franchir ce cap à cause des « mauvaises » : toxiques et autres xénobiotiques potentiellement dangereux une fois dans le foie. Et il y a malabsorption. Heureusement que notre Général est armé pour se défendre. L’intestin est lui-aussi protégé par une étonnante brigade, qui permet à cette frontière entre l’extérieur et l’intérieur d’être un véritable siège de l’immunité.

Entre
80 et 100 000
milliards
de micro-organismes,
soit 1,5 kg
du poids corporel total.

L’intestin est un contenu, nous venons de le voir, mais aussi un contenant. Il abrite tout un monde donné à la naissance. Aujourd’hui considéré comme un organe à part entière, le microbiote est une véritable colonie indépendante de l’organisme qui compte entre 80 et 100 000 milliards de micro-organismes, soit 1,5 kg du poids corporel total. Ces derniers colonisent notre intestin, ainsi que toutes nos muqueuses (peau, bouche, tube digestif, mamelons, parties intimes…). Ils naissent, se reproduisent, meurent, se nourrissent et nourrissent, défèquent, travaillent, nettoient, combattent, existent en somme, en bon, ou en moins bon terme, les uns avec les autres. Les recherches actuelles n’ont pas encore fait l’inventaire de cette immense diversité bactérienne. En revanche, on sait que le microbiote s’organise en trois clans :

– la flore saprophyte non pathogène qui, dans le meilleur des cas, est composée à 90% de « bonnes » bactéries, gardiennes de l’équilibre, protectrices et nourricières du milieu,

– la flore pathogène qui, de ses 9%, cherche à proliférer pour piquer la place de la flore saprophyte,

– la flore fluctuante, d’1% seulement si l’équilibre règne, est elle clairement pathogène et comme son nom l’indique, capable d’errer partout dans le corps.

Lire notre article sur le microbiote.

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